Numéro 2025_41

Sûr(naturel) . « Naturel » ou « pharmaceutique » : le plus sûr n’est pas celui qu’on croît

Les vendeurs de « produits naturels » insistent sur leurs vertus bénéfiques et sans risque, suggérant que ce qui est naturel est forcément beaucoup plus sûr qu’un produit industriel commercialisé par des sociétés capitalistes âpres au gain et sans scrupules.
Or, quand on examine la façon dont sont surveillés les produits naturels et les produits pharmaceutiques (médicaments, vaccins, etc.), on est frappé par l’énorme différence de traitement de ces deux catégories.

Les produits naturels sont soumis à une surveillance ordinaire, peu intrusive, laxiste tant qu’aucune série d’accident grave n’a été repérée. Quand des composants toxiques sont détectés, il est très difficile de contraindre les producteurs et les distributeurs à obéir aux injonctions étatiques : souvent situés à l’étranger, ils échappent aux règlements en vigueur dans notre pays et leurs sociétés écrans rend les poursuites impossibles.
Quant à la promotion de leurs produits, elle utilise sans contrôle des communicants (influenceurs, grands, petits ou pseudos experts) payés incognito à l’insu des utilisateurs.

Les médicaments et les vaccins sont, eux, soumis à une multitude de contrôles et de contraintes : expérimentations longues et coûteuses avant toute demande d’autorisation de mise sur le marché, vérifications administratives par des agences gouvernementales exigeantes et tatillonnes, surveillance de tous les incidents et accidents médicaux survenant aux patients, que le produit soit ou non en cause. Les incidents sont relatés dans les bulletins de pharmacovigilance. A la moindre alerte, la commercialisation du produit est suspendue. Tout expert collaborant même de loin avec les firmes pharmaceutiques est fiché dans une base de données publique. Tous les textes émis par les firmes sont contrôlés par des équipes expérimentées et pointilleuses.

Ca n’est pas un hasard si les vendeurs de « produits naturels » vantent leurs bénéfices pour la santé mais évitent soigneusement d’être soumis aux règles imposées aux produits de santé.

Source : Open Rome

Un clic vers la pharmacovigilance pour en savoir plus sur les bulletins de pharmacovigilance :
https://www.rfcrpv.fr/bulletins-des-crpv/

Finasteride

Nom chimique d’un médicament commercialisé sous les noms de Propecia®, Proscar® ou finasteride générique, pour soigner la calvitie, l’hypertrophie bénigne de la prostate et l’hirsutisme.

Il peut parfois retentir sur le moral et diminuer l’envie sexuelle.

Bon exemple de pharmacovigilance :

Quelques cas d’apparition d’idées suicidaires chez des malades traités pour calvitie ont déclenché la diffusion aux professionnels de santé d’un message du Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV) de Toulouse : il faut recommander aux patients de signaler à leur médecin généraliste et à leur pharmacien toute idée suicidaire ou une baisse du désir sexuel et stopper la prise du médicament.

On ignore pour l’instant si le finastéride est le responsable de ces troubles, mais on prend cette précaution « au cas où ».

Source : CRPV Toulouse, 25 sept 2025

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